Pour l'AMF, l'ADF et l'ARF, il y a urgence à "refonder un système à bout de souffle", reposant sur des bases fiscales archaïques.
La réforme préconisée par les trois associations, et qui devrait se faire à pression fiscale constante pour le contribuable (espérons le !), vise à réduire l'intervention de l'Etat et à redistribuer les impôts locaux entre les différents niveaux de collectivités, afin de donner plus de "lisibilité" au système.
Dans son rapport présenté au Sénat lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2008, Bernard Saugey rappelle que le débat récurrent sur la nécessaire réforme de la fiscalité et des finances publiques locales a conduit le Conseil économique et social à adopter un avis en décembre 2006.
Le Conseil économique et social, s'appuyant sur une analyse approfondie des données actuelles de la fiscalité locale, propose une « nouvelle donne », visant notamment :
- à supprimer tout « financement fiscal » en provenance de l'État;
- à faire en sorte qu'un seul pouvoir fiscal s'exerce sur chacun des impôts constituants la fiscalité locale;
- à doter chaque niveau territorial d'une recette fiscale globale composée de plusieurs impôts dont il a la pleine maîtrise ;
- à permettre aux contribuables d'identifier clairement le niveau territorial qui exerce le pouvoir fiscal sur chaque impôt.
par le Conseil économique et social
Communes et groupements de communes | Départements | Régions |
- taxe professionnelle ; - taxe d'habitation ; - taxe sur le foncier bâti des ménages ; - taxe sur le foncier non bâti ; - taxe sur l'électricité ; - taxe sur l'enlèvement des ordures ménagères ; - versement transport. | - taxe sur le foncier bâti des entreprises ; - droits de mutation ; - taxe spéciale sur les conventions d'assurance ; Nouveaux impôts : - imposition de type CSG ; - imposition sur le parc des véhicules automobiles. | - taxe sur les cartes grises ; - taxe d'apprentissage ; - taxe intérieure sur les produits pétroliers ; Nouveaux impôts : - impôt additionnel à l'impôt sur le revenu ; - impôts sur les entreprises (lié à la valeur ajoutée). |
Ces propositions tendent à la mise en place d'une fiscalité locale lisible, évitant le recours à des régimes mixtes qui ne favorisent pas l'identification des responsabilités. Le Conseil économique et social suggère néanmoins le partage de deux nouveaux impôts entre l'État, les départements et les régions. Il s'agirait pour les départements, en raison des nombreuses compétences qu'ils exercent en matière sociale, de la nouvelle taxe établie sur le modèle de la CSG, et pour les régions de l'impôt additionnel à l'impôt sur le revenu et d'un impôt sur la valeur ajoutée acquitté par les entreprises.Rappelant que le calcul des impositions locales se fonde actuellement sur des revalorisations forfaitaires et globales réalisées à partir des valeurs établies en 1961 pour les propriétés non bâties et en 1970 pour les propriétés bâties, le Conseil économique et social souligne que la mise en oeuvre de cette « nouvelle donne » devra être précédée d'une modernisation des bases, aujourd'hui obsolètes et inégalitaires.
Jugeant la valeur locative inadaptée et difficile à actualiser, il suggère de faire plutôt référence à la « valeur vénale déclarée et contrôlée » ou à la « valeur locative déclarative et contrôlée ». Par ailleurs, afin de rendre plus efficaces les mécanismes de péréquation, le rapport de M. Philippe Valletoux propose de remplacer les dispositifs existants par un Fonds national de péréquation, alimenté par l'agrégation des régimes actuels et par une fraction des dotations de l'État.
Les trois associations veulent aussi une plus grande prise en compte du revenu des contribuables dans l'assiette des impôts locaux, une meilleure péréquation dans les dotations de l'Etat et enfin la création d'une fiscalité écologique locale, adaptée à chaque niveau de collectivités territoriales.
L'AMF, l'ADF et l'ARF souhaitent engager dès février 2008 la concertation avec l'Etat sur ce projet.
Devant les maires, le premier ministre, François Fillon, a redit, jeudi 22 novembre, que les collectivités devaient participer à l'effort de maîtrise de la dépense publique. Si les deux dernières années ont été caractérisées par une faible croissance de la fiscalité perçue par les communes, en raison des municipales, les élus ont laissé présager une hausse sensible en 2008.
Que du bonheur !
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